ET POURQUOI PAS UN QUÉBEC NOVATEUR EN DÉVELOPPEMENT SOCIAL !
Monsieur le Premier Ministre,
C’est avec beaucoup d’intérêt que nous avons écouté votre discours d’ouverture pour la 42eme législature. Nous constatons avec enchantement que plusieurs des décisions et des actions annoncées dans votre discours, que nous accueillons favorablement par ailleurs, rejoignent les grands principes du développement social. De façon plus notoire, nous soulignons de nombreuses expressions qui rejoignent les valeurs et les principes qui façonnent le développement social tels que « solidarité », « utiliser les compétences de tout le monde », « faire ensemble », « meilleure façon d’occuper le territoire », « la sécurité et l’autonomie alimentaire, c’est crucial », « cohésion sociale », entre autres. Mais au-delà de ces locutions, ces éléments nous portent à croire que le développement social, tel que nous le concevons, pourrait faire partie de vos grands projets et contribuer aux déploiements d’actions concertées dans tous les territoires du Québec. Savez-vous que vous pourriez aller encore plus loin pour « vous projeter dans l’avenir » et donner au Québec la possibilité d’être novateur en la matière sur le plan international, en adoptant une politique nationale de développement social ?
SOUTENIR LES RÉGIONS
Le Réseau québécois de développement social, en tant qu’interlocuteur privilégié du gouvernement en matière de développement social, tient à souligner toute l’envergure et l’ambition de votre planification dans plusieurs domaines. Tout comme vous, il nous apparait essentiel de redonner aux régions leurs lettres de noblesse grâce à la décentralisation et au retour des employés de la fonction publique dans les régions et les sous-régions ainsi que par la présence du MEI et Investissement Québec. Des démarches intersectorielles de développement social sont présentent dans la majorité des régions, il seraitrès à propos de « se mettre tous ensemble pour changer des choses comme savent le faire les québécois ». Ces démarches intersectorielles de développement social, regroupant des représentants des secteurs ministériels, institutionnels, communautaires, municipaux, philanthropiques, privés et citoyens, partagent un regard global et pragmatique en vue d’atteindre des résultats concrets sur les enjeux des territoires et possèdent l’expertise pour mener à bien des grands projets pour l’amélioration de la qualité de vie des citoyens. Cependant, ces démarches intersectorielles de développement social auraient avantage à être reconnues et soutenues.
Toujours en lien avec le soutien aux régions, vous réaffirmez votre volonté de déployer Internet haute-vitesse partout au Québec d’ici la fin du mandat actuel. Nous applaudissons à cet engagement. La pandémie a mis en lumière la nécessité de ce service incontournable, autant pour les travailleurs de tous les secteurs d’activités qui n’exigent pas une présence sur les lieux de travail que pour les démarches intersectorielles de développement social, les organismes communautaires et les citoyens. Pendant cette crise majeure, le confinement a alourdi le travail des démarches de développement social qui devaient s’approprier une nouvelle façon de faire ensemble, sur des enjeux sociaux exacerbés, mais à distance. Les régions moins bien desservies par le réseau Internet haute vitesse ont vécu des difficultés de connexion et de maintien de la connexion liées à la fracture numérique. Ce qui a occasionné un ralentissement de la capacité à travailler ensemble.
SOUTENIR LA LUTTE CONTRE LA PAUVRETÉ
Une autre mention de votre discours inaugural concerne les enjeux de la lutte contre la pauvreté, un grand dossier du développement social. D’une part, vous reconnaissez l’importance de la sécurité et de l’autonomie alimentaire. Vous faites référence à la question de la production agroalimentaire québécoise et de l’achat local. Ces préoccupations sont aussi celles des démarches intersectorielles de développement social. Déjà, de beaux exemples de projets de système alimentaire durable, d’autonomie alimentaire et d’autres initiatives connexes ont été mises en place ou sont en voie de l’être.
D’autre part, on ne peut parler de lutte contre la pauvreté sans aborder les aspects du revenu disponible, de l’employabilité, du logement social, du transport collectif, particulièrement en région et de la persévérance scolaire. Et pour y parvenir, votre gouvernement annonce de pallier la hausse des coûts de logement et d’épicerie et de s’assurer des emplois de qualité dans toutes les régions. Vous prévoyez de plus « réinventer l’éducation » pour permettre à tous les jeunes d’aller au bout de leur potentiel dans des formes d’éducation qui leur conviennent et avec le soutien professionnel adéquat. Ces enjeux font partie intégrante des plans d’actions des démarches intersectorielles de développement social, tantôt par le biais de projets en persévérance scolaire, tantôt par le déploiement de projets d’intégration en emploi ou encore par le soutien au logement social, etc.
SOUTENIR LE DÉVELOPPEMENT SOCIAL
Vous pouvez constater que nous sommes assez proches des intentions du gouvernement en ce qui concerne le développement des territoires et du Québec. Il ne manque qu’une reconnaissance officielle et durable. Vous mettez en lien « la cohésion nationale à l’attachement aux territoires ». Et si une cohésion des mesures gouvernementales s’attachait à une politique nationale de développement social ? Tous ces enjeux sur lesquels œuvrent les démarches intersectorielles de développement social rejoignent les vôtres. Il devient donc évident que le développement social global et organisé a sa place dans le développement du Québec et mérite une reconnaissance officielle et un soutien adéquat. Une politique nationale de développement social, telle que nous la voyons pour le Québec, n’existe pas dans le monde. Alors que notre gouvernement souhaite devenir le gouvernement des régions, le RQDS souhaite placer le Québec à la première place de l’innovation mondiale en matière de développement social.
Nous demeurons disponible pour collaborer avec notre gouvernement à ce grand projet de société.
Veuillez recevoir, monsieur le Premier Ministre, nos salutations distinguées.
Chantal Lalonde, présidente
Monique Côté, directrice générale
Au nom des membres du Réseau québécois de développement social