Sous l’arc-en-ciel

Sous un arc-en-ciel, on voit toujours le soleil et l’orage

Il y a le côté sombre de l’orage.

Cet orage, qui chamboule notre vie depuis six semaines s’appelle Covid-19, une crise sanitaire
exceptionnellement invasive et nocive.

Le côté sombre sous l’arc-en-ciel est rempli d’angoisse face au virus; de détresse psychologique dû au
confinement et de peur du déconfinement; d’anxiété provoqué par un isolement obligé, une solitude qui gruge.
Le côté sombre sous l’arc-en-ciel est lourd de fatigues physiques et émotionnelles qui habitent toutes ces
personnes qu’on appelle les « Anges-gardiens » et qui sont au front dans une course effrénée pour le maintien
de la vie. Et pourtant, nombre de ces travailleurs et travailleuses sont aux premières loges d’un grand Requiem,
impuissants devant une situation catastrophique dont souffrent nos aînés.

Le côté sombre sous l’arc-en-ciel est surchargé d’insécurité financière en raison des multiples pertes d’emploi,
de fermetures de commerces, d’entreprises, d’organismes communautaires. Il en découle d’immenses
inquiétudes pour l’avenir.

Le côté sombre de l’orage est gonflé de souffrances dues à la maladie, et de larmes, et de la tristesse de toutes
ces personnes endeuillées par trop de décès.

Cet orage, qui recouvre la planète entière, est causé par un minuscule virus pernicieux qui laissera une trace
indéfectible. Je suis sincèrement attristée et profondément secouée par cette situation. Je suis de tout coeur
avec toutes les personnes touchées. J’espère à une fin prochaine, du moins à un retour à une certaine
« normalité ».

Mais, il y a aussi le côté lumineux du soleil.

Le côté lumineux sous l’arc-en-ciel laisse entrevoir un éveil collectif devenu nécessaire.
Cette crise sanitaire nous révèle des aspects de notre vie auxquels nous n’accordions pas tant d’attention,
absorbés par le marathon de la vie . Je pense à l’importance des relations humaines, des contacts familiaux et
amicaux. D’une part, qu’on en soit privé nous fait réaliser que nous en avons besoin; d’autre part, qu’on en soit
obligé par le confinement nous permet de mieux connaître nos proches et à apprécier le temps passé ensemble.
Le côté lumineux sous l’arc-en-ciel met en évidence une solidarité sans pareil. De partout au Québec émergent
des initiatives citoyennes, d’entraide, novatrices. Des milliers de bénévoles et d’intervenants communautaires
travaillent d’arrache-pied pour soutenir les plus vulnérables. De nouvelles alliances entre les secteurs
communautaire, privé et institutionnel sont créées. Sans être nommé explicitement, le développement social
est placé en exergue.

Le côté lumineux sous l’arc-en-ciel resplendit de gestes de réconfort de toutes provenances. Je vois, entre
autres, la colonie artistique qui ne manque pas d’imagination et de création pour adoucir et agrémenter cette
période difficile.

Le côté lumineux sous l’arc-en-ciel favorise une prise de conscience de la situation environnementale,
économique et sociale au Québec. Un éveil qui nous guide vers le « fait au Québec », vers l’économie sociale et
solidaire, vers une plus grande autonomie, vers une diminution de la pression sur les ressources de notre mère patrie. Une prise de conscience collective qui contribue à revoir nos modes de production, de consommation et de distribution. À réfléchir à une réorganisation et à un meilleur équilibre de l’utilisation des espaces communs, qu’ils soient urbains ou ruraux.

Le côté lumineux sous l’arc-en-ciel éclaire le travail colossal effectué par nos dirigeants pour endiguer un fléau dont on ne connait ni les tenants, ni les aboutissants. Dès le départ, ils se sont mis à l’oeuvre et nous font part de leurs décisions et actions quotidiennement. Une gestion difficile, sans antécédents similaires sur lesquels s’appuyer, dans un contexte de crise mondiale.

L’arc-en-ciel, un pont d’espoir

Plus on avance dans cette crise, plus le vent souffle de tout bord, tout côté. Le peuple québécois a adhéré rapidement aux recommandations gouvernementales, c’est vrai. Mais la contagion se répand à la vitesse grand V et les consignes se multiplient. Le peuple est essoufflé, la confiance diminue.
Je propose de voir cet arc-en-ciel comme un pont vers l’avenir. Ne s’agit-il pas d’une image d’espoir qui s’est aussi répandue très rapidement ? Pour s’en sortir le plus rapidement possible, je crois que nous devons tous traverser le pont dans le même sens, dans le sens des orientations et de la volonté du gouvernement pour nous mener à bon port, dans le sens du bon sens.
À vous, acteurs et actrices de notre grand réseau en développement social, je vous encourage à poursuivre votre action auprès de la population et de garder vivantes nos valeurs de solidarité et d’entraide. Continuons avec courage, persévérance et résilience et servons-nous de ce pont d’espoir pour avancer solidairement vers une vie différente que nous construirons ensemble.

Pour terminer , je vous partage ces trois conseils de survivants vus dans La Presse 1 :

1. Acceptez la situation telle qu’elle est, et ajustez votre quotidien et vos attentes en conséquence. Vous ne pouvez pas contrôler le monde qui vous entoure, mais vous avez le pouvoir de changer votre perspective.

2. Soyez patients avec les autres, et maintenez une attitude de tolérance et de compréhension. Essayez d’aider vos amis, votre famille, les travailleurs essentiels et les professionnels de la santé, si vous le pouvez.

3. Sachez que malgré la situation, vous pouvez continuer à vivre des moments de joie et de bonheur.

Portez-vous bien !


Monique Côté
Directrice générale RQDS
1 Référence : https://plus.lapresse.ca/screens/b557da84-86d0-4c2d-9adf-171605c54975__7C___0.html?utm_medium=twitter&utm_campaign=internal+share&utm_content=screen