Le RQDS a un mandat de soutien auprès de ses membres, soit les démarches régionales de développement social, qui interviennent pour améliorer les conditions de vie individuelles et collectives des citoyens. Et concrètement, qui sont les personnes derrière ces initiatives sociales, quelles sont leurs fiertés, leurs aspirations, de quoi rêvent-elles?
Un mot de France Fradette, administratrice au conseil d’administration du RQDS dont elle a assuré cinq ans la présidence et sept ans la vice-présidence.
Mon rôle d’administratrice au conseil d’administration du Réseau québécois en développement social
Préalablement, j’ai été porte-parole de l’inter-région (d’octobre 2003 à novembre 2005) qui réunissait les démarches régionales de développement social. La première rencontre des démarches régionales de développement social a eu lieu le 23 octobre 2003. L’objectif de cette rencontre était de faire un état de situation des démarches en développement social issues du grand Forum de développement social tenu en avril 1998 réunissant toutes les régions du Québec. Lors de la rencontre d’octobre 2003, onze régions étaient représentées et le constat principal a été qu’il fallait maintenir ce lieu de rencontre. L’organisation de cette première rencontre a été rendue possible grâce au soutien du directeur de la revue Développement social, M. Michel Morel, et de l’Institut national de la santé publique du Québec.
Le membership a graduellement augmenté au cours de cette période, et en novembre 2005, l’incorporation du RQDS a eu lieu ainsi que la constitution du premier conseil d’administration. J’ai été nommée présidente en novembre 2005 jusqu’à l’automne 2007. J’ai aussi été vice-présidente de 2007 à 2014. Au cours de l’hiver 2014, retour à la présidence dans le contexte des compressions budgétaires et de la fermeture des Conférences régionales des élus, et ce jusqu’à l’automne 2017.
Mon cheminement dans le domaine du développement social
Le développement social est un vaste univers et il y a plusieurs façons de le pratiquer. La façon la plus courante pour situer celui-ci c’est de le concevoir dans le cadre du développement durable. Celui-ci est un développement qui prend en compte trois dimensions : économique, environnementale et sociale. Les trois piliers du développement durable qui sont traditionnellement utilisés pour le définir sont donc : l’économie, le social et l’environnement. La particularité du développement durable est de se situer au carrefour de ces 3 piliers.
J’ai donc œuvré en premier lieu dans ma communauté comme bénévole en condition féminine. Par la suite, j’ai été agente de développement, puis directrice générale d’un centre d’action bénévole pendant dix années et j’ai été vice-présidente du conseil d’administration de la Fédération des centres d’action bénévole du Québec. Puis, j’ai été coordonnatrice d’une Corporation de développement communautaire (CDC) pendant six ans aussi, deux années à la présidence de la Table nationale des Corporations de développement communautaire (TNCDC). En 2001, je suis devenue coordonnatrice de la démarche régionale de développement social du Centre-du-Québec (CRDS). En 2015, j’ai occupé la fonction de coordonnatrice de la Table des ressources en aide alimentaire du Centre-du-Québec pour finalement quitter le milieu du travail en juin 2017.
J’ai donc eu le privilège de connaître différents univers, de rencontrer des personnes engagées avec qui j’ai travaillé et partagé de beaux et bons moments. Je m’estime choyée et heureuse de toutes ces expériences et les réalisations de toutes sortes, toujours axée sur l’amélioration des conditions de vie. J’ai eu la chance de côtoyer des personnes convaincues, inspirantes et généreuses.
Le projet dont je suis la plus fière
Au cours de ces trente années d’implications diverses, j’ai eu l’occasion de réaliser une multitude de projets et il serait trop long de tout raconter. Ce que je peux dire c’est la chance d’avoir pu en réaliser autant et je crois que ma constante est justement d’avoir fait du développement dans plusieurs lieux et pour différentes causes. J’ai été impliquée dans la mise sur pied de plusieurs organisations au plan local, régional et national. Jamais seule pour le faire, toujours en équipe.
Que se soit l’implantation de comités de bénévoles dans plusieurs localités de ma MRC, la mise en place d’un service grand-mères tendresses, la CDC de ma MRC, le développement du CRDS du Centre-du-Québec, la Table des ressources en aide alimentaire de ma région et j’en passe. Ma fierté c’est d’avoir le sentiment d’avoir apporté une contribution à l’amélioration des conditions de vie dans ma localité, ma MRC, ma région et mon Québec, puisque j’ai été impliquée aux quatre paliers.
Ce dont je rêve pour le développement social
J’y ai passé une bonne partie de ma vie de façon concrète, surtout les17 dernières années. Que se soit dans la démarche de développement social et au RQDS, nous avons travaillé à la mise sur pied à la consolidation, et au positionnement du développement social de toutes les manières possibles. L’enjeu majeur pour moi serait une reconnaissance de la complémentarité entre le développement social et le développement économique de façon formelle par des élus au plan territorial et provincial.
L’autre rêve est la transmission des savoirs concernant la manière de faire du développement intersectoriel pour sortir de l’approche en silo et de contribuer à la réflexion sociale auprès de la génération montante afin d’éviter de toujours tout recommencer. Lors de l’abolition des Conférences régionales des élus plusieurs employées qui étaient à la coordination de démarches en développement social ont perdu leur emploi et il n’y a pas eu de temps suffisant pour les transferts des savoirs auprès des personnes qui ont succédé et c’est ce genre d’écueil qu’il faut éviter.
Finalement, ce dont je rêve, ultimement c’est que les milieux de vie soient sains, forts et animés avec des conditions de vie permettant le développement du potentiel des personnes et des communautés.
France Fradette
Juillet 2018